1/ Depuis le lancement fin 2022 de chacune de vos entités, quelle est la forme de votre collaboration au service de la filière bioproduction ?

Lise Alter : 

Ce qu’il est important de rappeler ici c’est que l’Agence de l’innovation en Santé et France BioLead sont issus d’une vision commune : faire de la France la nation la plus innovante et souveraine en santé d’Europe. L’objectif du plan d’investissement France 2030 dépasse le seul domaine de la santé et a pour objectif de rattraper le retard industriel français, d’investir massivement dans les technologies innovantes et de soutenir la transition écologique. L’AIS pilote « Innovation Santé 2030 », le volet santé de France 2030, dans l’objectif de faciliter le développement et le déploiement de solutions technologiques toujours plus innovantes, notamment les biothérapies et biomédicaments.

Nos deux structures ont ainsi été lancées à peu près en même temps, en fin d’année dernière, et nous avons déjà eu l’occasion de travailler activement  ensemble.

Laurent Lafferère :

De son côté, France Biolead représente la filière bioproduction. France Biolead est née de l’ambition partagée des acteurs de la bioproduction français et de l’état dans le prolongement du Contrat Stratégique de Filière des Industries et Technologie de Santé signé entre les représentants des industriels au sein du Comité Stratégique de Filière et les 3 ministères celui de l’industrie, de la recherche et de la santé.

C’est sous l’impulsion de 15 membres fondateurs représentants les industries, pharmaceutiques et biotechs, les CDMO, les équipementiers et intégrateurs de solution, les académiques et les associations et syndicats professionnels de la bioproduction ainsi que l’accompagnement du programme Grand défi biomédicaments et de la stratégie d’accélération « Biothérapies et bioproduction de thérapies innovantes » que France BioLead a été créée.

Sa mission : structurer, piloter, accompagner et promouvoir la filière de bioproduction française. Elle regroupe ainsi les acteurs de la chaîne de valeur de la production du biomédicament en assurant le continuum recherche académique/privée, PME, ETI et industriel de la filière. Ce faisant, elle devient un interlocuteur unique, au service de tous les acteurs de la chaîne de valeur de bioproduction et est positionnée comme la verticale « métier bioproduction » par rapport à l’Agence Innovation en Santé.

Lise Alter : 

L’AIS et France BioLead vont donc très fortement collaborer l’une avec l’autre dans les mois et années à venir : l’AIS va s’appuyer sur France Biolead pour créer un environnement innovant et pertinent pour tous les acteurs de la filière bioproduction ; France Biolead quant à elle, va collaborer avec l’AIS pour faire émerger les sujets importants pour l’ensemble de la filière, des projets de collaboration avec un intérêt commun et informer tous ses adhérents de l’accompagnement proposé par l’AIS dans de nombreux domaines. Avec un enjeu commun : atteindre, ensemble, les objectifs de France 2030.

2/ Quels en sont les points forts de cette collaboration ?

Laurent Lafferrère :

Je vois plusieurs points forts à cette collaboration. Tout d’abord la confiance qui s’est installée entre les deux structures du fait notamment de la complémentarité de nos activités. La filière a besoin de l’AIS pour mettre en place un environnement attractif et pertinent propice à la mise œuvre d’une véritable stratégie d’innovation et d’industrialisation dans le domaine de la bioproduction. France BioLead a également besoin de lisibilité et de pérennité dans ses interactions avec les instances de l’Etat.

Lise Alter : 

De son côté l’AIS a besoin d’un relai d’information auprès de toute la filière pour garantir la pertinence de son dispositif d’accompagnement et s’assurer que les innovations françaises puissent être développées et industrialisées sur le sol français.  Par ailleurs, dans la mesure où nos deux structures sont hébergées au même endroit, nous bénéficions d’une véritable proximité de nos équipes, ce qui devrait faciliter les échanges et les interactions régulières.

3/ Quelles sont vos projections pour 2023-2027  ?

Laurent Lafferrère :

Les objectifs du plan 2030 sont très clairs en ce qui concerne la filière de Bioproduction française. Il s’agit de doubler le nombre d’emplois du secteur, de produire 10 biomédicaments à l’horizon 2025 et 20 à horizon 2030, mais également faire émerger une licorne française et 5 ETI en biotech. Ce sont des objectifs ambitieux, pour lesquels nous travaillons d’ores et déjà à mettre en place des outils de pilotage communs avec l’AIS.

Lise Alter :

Ces outils nous permettrons de tracer une véritable trajectoire pour augmenter notre potentiel d’innovation et s’assurer que les projets ainsi identifiés puissent bénéficier du meilleur accompagnement pour être développés et produits sur le territoire français. Ils nous permettront également de mesurer l’attractivité du secteur, tant en matière d’investissements que d’emplois.

Laurent Lafferrère :

Je suis fermement convaincu que c’est grâce à l’intelligence collective, la solidarité entre les acteurs et toujours plus d’échange et de mise en relation que nous pourrons relever ces défis. J’espère que nous pourrons poursuivre ces échanges lors du CF23 avec tous ceux que ces questions passionnent.